Les élections présidentielles ont lieu dans quelques jours.
Nous sommes pris depuis plusieurs semaines dans le tourbillon des sondages, analyses et contre-analyses. Tout passe au peigne fin. Les programmes, le parcours des candidats et leur talent oratoire.
Pour ma part, je me suis intéressée aux logos des candidats. Une analyse de 15 logos de parti et de campagne des candidats, par ordre alphabétique.
Mille pardons à Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) pour l’absence d’analyse de leurs logos. Je mettrai à jour très prochainement mon article afin qu’il soit complet.
Un logo vous représente et aide les gens à se souvenir de vous en bien ou en mal. Un bon logo doit être approprié, simple et mémorisable. Il doit être visible et compréhensible de loin ou de près.
Dans un logo politique, on doit réussir à faire passer beaucoup d’idées. Cela représente le candidat et plus encore le futur président de la République française. Sur quoi il se différencie, sur quoi il se démarque, les valeurs qui le caractérisent et qu’il veut véhiculer.
Le logo d’un candidat est primordial pour son image.
Nathalie Arthaud — Lutte Ouvrière
Structure générale
Dans la structure générale il y a un manque d’harmonie entre l’emblème du parti et la typo utilisée. Le style illustratif de l’icône est plutôt délicat dans son design, fin et détaillé. La typo est lourde, tassée, grasse, large. Cela créé une grosse rupture dans le logo.
Alors que chez un nom ou un prénom elle est considérée comme un manque de respect de la part du citeur, l’absence de majuscule révèle une attitude humble du parti. Outre cet aspect, il permet au logo de former 4 lignes sans débordement, bien contenu dans sa structure rectangulaire. Même les accents font profil bas. On a plus affaire au marteau qu’à la faucille. Même le choix de la typo est très carré avec de légers coins arrondis.
Le texte est « coincé » dans son rectangle, créant une structure ou rien ne dépasse. Chaque niveau a été adapté en taille pour faire la même largeur. On observe 4 tailles différentes dans un seul logo. La baseline, traditionnellement en dessous, vient ici entourer le nom du parti ce qui crée un deuxième niveau de lecture difficilement perceptible à échelle réduite.
Les couleurs
La signification des couleurs change de nombreuses fois dans le temps mais aussi en fonction du domaine que l’on aborde.
Le rouge est une couleur qui attire l’œil. On ne peut pas la rater. Elle est d’ailleurs utilisée pour prévenir d’un danger dans la circulation (les panneaux, les feux). C’est une couleur liée à la colère, on dit souvent “rouge de colère”. Mais aussi au désir, à la passion et au feu. Il y a d’ailleurs un rouge portant le nom de « rouge incendie ».
En politique il est depuis longtemps lié à la révolution et au prolétariat. En 1791, le drapeau rouge est récupéré comme symbole de révolution. Plus tard il est devenu l’emblème de la Russie révolutionnaire en 1917, et en 1918 Léon Trotski fonde l’armée rouge qui va lutter contre les armées blanches tsaristes. C’est avec cette couleur que le parti politique de Nathalie Arthaud décide de se parer.
C’est un choix tout à fait en accord avec l’image du parti puisque que c’est le seul en France se revendiquant explicitement du trotskisme. Le slogan le mentionne clairement. Avec le symbole de la faucille et du marteau, emblème du communisme, il n’y a aucun doute. On sait très bien à qui on a affaire. Nous ne sommes pas dans la subtilité. C’est un message clair.
L’emblème
Cependant il n’est pas inutile de revenir sur ce symbole qui parait aujourd’hui un peu archaïque.
Le marteau représente le travail des ouvriers et la faucille le travail des paysans. Les deux sont entremêlés pour symboliser l’union de ces deux travailleurs, de ces deux branches du prolétariat. En se penchant un peu plus sur le sujet, on remarque dans les affiches et sculptures de l’époque que ces symboles sont genrés.
La femme est largement mise en avant pour représenter le côté agricole. Avec la faucille à la main ou dans les champs avec ses bottes de blé. L’homme, quant à lui, représente l’ouvrier avec son habit de travail ou en action avec son marteau.
On peut ainsi extrapoler en disant que ces deux outils représentent aussi l’union des hommes et des femmes.
Conclusion
L’ensemble donne un logo impactant par sa couleur, ses proportions, ses symboles historiques. Il est reconnaissable de loin car l’emblème est connu depuis longtemps. Cependant on reste dans une représentation archaïque et cela aurait été intéressant de rafraîchir le design du logo et de le rendre plus actuel en mettant à jour les symboles du parti.
Néanmoins, actuellement sur le site officiel du parti, l’emblème est devenu gris et le rouge du logo est plus clair. Est-ce là une réelle mise à jour du logo ? Car le logo entièrement rouge carmin reste présent dans de nombreux supports de communication. Et parfois on retrouve le logo complètement dépouillé de l’emblème et de ses slogans notamment sur les drapeaux de campagne. Est-ce qu’il est trop connoté et encombrant pour séduire un plus large électorat ? Est-ce un manque d’assumation ? Ou une volonté de simplifier le logo afin qu’il soit mieux lisible ?
Logo de la candidate
Outre le fait que plusieurs versions du logo du parti circulent, la candidate n’a pas son propre logo de campagne contrairement à d’autres candidats. Elle communique uniquement sous l’identité visuelle de son parti.
François Asselineau — Union populaire républicaine
Ici on a un très joli travail de graphisme. Il y a de nombreuses informations et différents niveaux de lecture mais l’ensemble reste propre et harmonieux.
L’Emblème
L’emblème du parti est un rameau d’olivier. Que ce soit dans l’antiquité, dans la Torah, la Bible ou le Coran, l’olivier a souvent été utilisé pour véhiculer un message de paix ou de victoire. L’UPR en utilisant ce symbole montre qu’elle souhaite une humanité commune et désire un futur qui se fonde sur l’harmonie des civilisations.
Sur le drapeau de l’ONU, on distingue la carte du monde entourée par une couronne de branches d’olivier. Il représente les aspirations des peuples du monde entier à la paix et à l’unité.
Il n’est pas rare de croiser des oliviers millénaires, sa longévité peut dépasser celle du chêne, on le considère même éternel. Son bois est très dur et dense, c’est un symbole de force.
L’Académie française, qui a pour but de défendre la langue française et la rendre immortelle, pare ses élus d’un habit brodé de rameaux d’olivier vert et or. François Asselineau nous présente donc un logo en conformité avec la symbolique de l’Académie française.
L’ancien logo du parti comportait l’illustration de la Statue de la République. Elle a été inaugurée le 14 juillet 1880, à l’occasion de notre première Fête Nationale, pour commémorer la République de nouveau proclamée et dans un but de réconciliation des Français autour de ses valeurs. Elle aussi tient dans sa main droite un rameau d’olivier, gage de paix civile.
Au-delà de son symbolisme on remarque que le rameau d’olivier est exactement celui qui a été gravé par Oscar Roty en 1898 sur certaines pièces de l’ancienne monnaie française, le franc. Contrairement à la semeuse que l’on retrouve à la fois sur l’ancienne monnaie et la nouvelle, le rameau d’olivier quant à lui a disparu de l’Euro. Avec ce logo, François Asselineau se distancie de la monnaie actuelle qui rappelle sa proposition de sortir de l’Europe et donc de revenir au franc.
Les couleurs
On retrouve également une ligne aux couleurs du drapeau français dans le cartouche, discrète et élégante de la même largeur que le symbole. Référence à la nation française.
Les couleurs dominantes sont le blanc et le bleu sarcelle (ou bleu canard).
Le blanc se plaçant entre le bleu et le rouge du drapeau français, ni de droite, ni de gauche. Mais il correspond aussi à la couleur du pouvoir royal. Néanmoins en graphisme il sert surtout à créer des contrastes forts pour permettre une bonne lisibilité.
Avec le bleu sarcelle François Asselineau choisit une couleur qui ne ressemble à aucun autre parti. Ce qui est une entreprise compliquée puisque les 11 champs chromatiques sont déjà tous utilisés hormis le brun et le gris. Mêlant le vert et le bleu, le résultat est une couleur élégante et bien contrastée, remarquable de loin et immédiatement reconnaissable. Parmi les bulletins de vote, François Asselineau restera visible.
Structure générale
Le cartouche s’organise sur plusieurs niveaux.
L’inscription « Union Populaire Républicaine » est à droite du symbole et justifiée à gauche. Les trois mots ont la même taille de police, formant un escalier de trois lignes. Cela permet au rameau et au sigle UPR, placés à gauche du cartouche, d’être équilibrés en largeur et en hauteur pour être suffisamment visibles dans l’ensemble.
UPR est écrit en minuscule, ce qui dénote une attitude humble du parti gardé néanmoins bien visible et mis en valeur par le gras et la taille de la typo. Les majuscules de l’inscription complète « Union Populaire Républicaine » du logo rattrapent également cette allure humble de départ.
La typo utilisée par François Asselineau est sans empattement, plus lisible et actuelle.
Le mot union est en gras. Il insiste sur l’importance pour François Asselineau d’unir le peuple.
La structure est tout en longueur.
- Le rectangle horizontal contient les mots « Union populaire républicaine » formant 3 lignes horizontales
- Le drapeau français sous forme de barre horizontale
- Deux lignes pour la signature
Comme l’eau tranquille d’un lac, l’horizontalité évoque le calme et la stabilité.
Conclusion
On observe une optimisation graphique de toutes les contraintes liées aux nombreuses informations et idées véhiculées dans ce logo.
Je pourrais lui reprocher d’être trop académique et solennel mais le parti se revendique également comme tel. Le logo est une réussite qui représente parfaitement les valeurs et les idées du parti par son symbole et sa couleur. L’ensemble est extrêmement lisible et visible et son emblème est facilement identifiable et mémorisable.
Logo du candidat
Le logo du candidat et fondateur du parti reprend la charte graphique du parti. Même typo, mêmes couleurs. Le nom du candidat est en majuscules et dépouillé de son prénom. On reste sur un format horizontal avec une taille adaptée des caractères pour créer un encart propre et une continuité visuelle harmonieuse.
Il y ajoute l’année de la campagne présidentielle, 2017, avec une couleur éclaircie pour aider à différencier les deux éléments qui se suivent. Le drapeau français est incorporé de manière ingénieuse dans son logo de campagne. Allié et confondu avec le 7 de l’inscription, on reste dans la cohésion.
Le résultat est simple, harmonieux, impactant, équilibré et garde les codes du parti qui nous rappelle l’appartenance politique du candidat.
François Fillon — Les Républicains
Mise à jour de l’ancien logo
Le logo du parti de François Fillon a été actualisé non seulement par le nom qui est passé de L’UMP aux Républicains, mais également par le style graphique. Néanmoins il fait partie des rares logos à utiliser une typo avec empâtements, qui reste très traditionnelle.
On remplace un style illustratif avec l’arbre de la liberté représentant la force et la croissance, par un style typographique avec les initiales du nom du parti qui créé l’emblème du logo.
Les couleurs
Les couleurs présentes sont le rouge et le bleu avec une forte dominante du bleu qui représente l’ordre et la stabilité. Les teintes sont plus proches du drapeau français qu’auparavant. Il est généralement présenté sur un fond blanc qui comble le vide entre les deux initiales du parti et permet de lire le drapeau français au complet avec les trois barres verticales tricolores.
L’emblème
Le L représenté en minuscule peut être confondu avec un i majuscule mais permet également de se confondre dans le fût du R qui contiendrait le drapeau français.
On peut se demander pour quelle raison la barre rouge du R est plus haute que le reste du logo. C’est à ce moment qu’on constate l’intelligence du design qui nous présente une forme hexagonale dessinée par les initiales du parti. La carte géographique stylisée de la France. Avec cette ingéniosité, le parti détient un symbole fort.
Structure générale
Le placement des éléments confère plus de dynamisme que dans l’ancienne version.
Le nom du parti est fédérateur, il souhaite unir tous les républicains. Il est inscrit en toutes lettres avec une seule majuscule au mot Républicain. C’est le R du rassemblement qui tient tant à l’image du parti.
Contrairement au sigle qui utilise une typo plus actuelle, le nom complet garde un style avec empattements triangulaires mais seulement sur le haut des lettres et avec un contraste moyen entre les pleins et les déliés. C’est un choix classique qui rappelle l’ancien design et qui permet également de conserver une harmonie entre les deux typos du logo.
Logo du candidat
L’emblème du candidat
Le logo du candidat François Fillon ne reprend pas grand-chose de celui de son parti. Il présente un double F qui sont les initiales du candidat. On est frappé par ce premier F en capital italique et linéale.
Le résultat est très géométrique, formée de 12 triangles équilatéraux et superposables. Ce qui crée un F parfaitement proportionné.
Le triangle est rempli de symbolique. Dans le christianisme, le triangle représente la Trinité qui désigne Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux, participants d’une même substance divine mais distincts.
En design ou en architecture, il représente les 3 points nécessaires à une stabilité verticale ou horizontale. Comme les trois pieds d’un tabouret, ou les pyramides.
Le triangle représente aussi la pointe d’une flèche mais dans le cas d’un triangle équilatéral, la direction peut être n’importe laquelle. Néanmoins l’ensemble du logo tend vers la droite et vers l’avenir.
Les angles aigus des traverses du F, donne un ton agressif au logo, piquant, coupant qui peut évoquer des décisions tranchées.
Le design à partir de polygone est un concept ultra contemporain qui rappelle les maillages triangulaires du Low Poly en 3D. Les triangles sont à la base de tout objet 3D puisque le triangle est la forme géométrique la plus simple. C’est une forme qui est particulièrement à la mode actuellement.
Les couleurs du candidat
Les trois couleurs patriotiques sont présentes avec une majorité de bleu. Symbole de la droite. Je distingue une 4e couleur, le bleu clair représentant l’ombre de l’emblème.
La façon dont les couleurs découpent le F permet un léger trompe l’œil et donne une impression de volume si on adopte un point de vue en contre plongé. Les deux traverses du F semblent extrudées du fût. Le design est technologique.
Plus discret, l’ombre du premier fait naître le second F des initiales de François Fillon. Il donne du volume au premier, le tient en apesanteur.
Si on oublie ce second F représenté très discrètement on peut alors aussi voir dans cette initiale, celle de la France. La France de François Fillon.
Il est complété par l’année de sa candidature à la présidentielle. En indice du logo, un peu perdu, anecdotique. C’est certainement un choix pratique car si celui-ci avait été de la même taille que les initiales, il aurait pris beaucoup trop de place. La typo romaine s’efface à côté de l’italique du F.
Comparaison avec le logo de la F1
L’association flatteuse au logo de la F1 faite par de nombreux journaux ne gênera pas le candidat passionné de sport automobile. Fillion est dans la compétition et il ne compte pas laisser sa place. Peut-être y a-t-il eu une volonté de s’inspirer mais mise à part la typo linéale et l’italique du F, ces deux logos n’ont pas grand-chose en commun.
En remplissant le vide de ces deux logos on fait apparaître une structure. Dans celui de la Formule 1, on met en évidence le 1 qui est lu dans l’espace entre le F et la trace de vitesse rouge. Très ingénieux. Pour celui de François Fillon, cela pourrait représenter un troisième F à l’envers. Ce qui n’a pas beaucoup de sens en l’état, du moins pas mélioratif. Néanmoins, on remarque que l’année de la présidentielle dépasse légèrement de ce troisième F qui est pourtant de la même largeur que les deux autres. J’aurai recommandé d’aligner 2017 sur ce repaire. Cet élément aurait été moins perdu dans l’ensemble.
Conclusion
En conclusion c’est un joli travail de graphisme, dynamique. Reprenant les tendances actuelles. Mais pour le logo d’un candidat visant à présider la France, ce design me parait peu approprié. Cumulant italique et angles aigus, l’ensemble en devient plus agressif que dynamique.
Benoît Hamon — Parti socialiste
L’emblème
Le logo du parti Socialiste représente un poing fermé serrant une rose rouge épanouie tout en rondeur, dans un style vitrail. Le design de la fleur a été actualisé en 2012 pour un dessin au trait plus fin, plus élégant. On distingue 5 pétales qui entoure le bouton.
En 1969 la SFIO fusionne avec l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche pour créer le Parti socialiste. A cette occasion il y eu un changement radical de logo, l’insigne aux trois flèches et son nom sont abandonnés pour rompre avec l’ancienne image du parti. Le but étant d’adoucir l’emblème de la lutte des classes et de le rendre plus humaniste.
Le poing levé est le signe des manifestations et de la révolution, représentant la lutte et l’obstination. Il s’opposait au bras tendu du fascisme. Mais ici le poing n’est plus levé, simplement tendu vers la gauche, représentant la fermeté des convictions et moins la revendication. La fleur quant à elle continue d’adoucir cet esprit révolutionnaire.
La rose rouge
L’autre nécessité du parti était de garder cette couleur rouge chère à l’esprit prolétaire. Une fleur rouge ? Celle à qui l’on pense en premier et qui est pour les Français la reine des fleurs ? C’est la rose. Symbole de passion et d’amour.
Néanmoins, la rose reste une fleur ayant des épines. Tenir une rose aussi fermement peut s’avérer être très douloureux. Mais comme le poing qui a été adouci et non supprimé, la fleur nécessitait d’avoir autant de vitalité que la main qui la tendait. Qu’aurions nous fait d’un poing serrant une pâquerette ? La pauvre n’aurait pas fait le poids.
Le logo est une synthèse de l’engagement militant à gauche et incarne la force, la passion et l’épanouissement.
La rose est vite adoptée et liée à l’image de François Mitterrand. C’est le symbole de la première victoire socialiste en 1981 et de Mitterrand déposant la rose rouge au Panthéon. Le logo obtient un succès international repris par les partis socialistes d’autres pays d’Europe et par l’Internationale Socialiste qui lui apporta quelques modifications graphiques notamment en y ajoutant le vert et en rigidifiant le design de la main.
Le rose et le vert
Depuis la fleur du parti français est devenue rose. Jouant sur les mots de la rose rose mais également pour signifier que le parti est moins à gauche que le front de gauche. Le rose est un rouge pale. S’ajoute à cette couleur politique à part, une seconde, le vert présent sur les feuilles. Un vert de feuille naissante, très jaune qui n’a pas encore produit suffisamment de chlorophylle. Mais plein d’espoir. Il fait référence à la nature.
Le premier parti politique contenant cette couleur en France fut le parti Ecologie les verts rejoint tardivement par le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Le vert devient la couleur de l’écologie.
Après l’actualisation de ses couleurs le parti a aussi rajouté son nom à l’aide d’une typo linéal, contemporaine. Et la signature « social-ecologie » informant de l’évolution des idées du parti. Ces deux éléments sont en rose, comme celui de la fleur. Le mot « écologie » est en gras pour noter l’importance que prend le parti à proposer des mesures visant à protéger l’environnement.
Le tout est posé sur une grande feuille du même vert que celles de la rose, insistant ainsi sur la nouvelle place que se fait l’écologie dans le parti.
Conclusion
Le logo est équilibré entre le rose et le vert qui représentent les idées du parti. Son symbole a repris son importance en termes de taille qu’il avait perdue en 2010, devenant anecdotique. Le contour noir traditionnel de l’emblème participe à cette remise en avant dans le logo actuel en le détachant du reste.
Logo du candidat
Le logo de campagne de Benoit Hamon est très minimaliste.
Les couleurs du candidat
Il se décline en deux couleurs. Celles de son parti avec une différence notable du rouge qui est devenu plus saturé. Le brestois est un candidat avec des idées de gauche prononcées pour avoir été porte-parole de l’ancien parti « le nouveau parti socialiste » situé à gauche de la gauche.
Avec ces deux possibilités, l’utilisateur pourra adapter la couleur du logo à l’ambiance graphique générale du support sur lequel il se trouve, par souci d’harmonie visuel. Je pense aussi qu’il aurait été difficile de choisir quelle partie du logo serait en vert et celle qui serait en rouge quand on apporte autant d’importance aux deux idées que ces couleurs représentent.
Structure générale
Le nom du candidat est écrit avec une typo linéale grasse et en majuscules. Actuelle et puissante.
Dans la typo utilisé, l’apex des lettres A, M, N et du chiffre 1 ont été tronqué. La rose a perdu ses épines.
Benoit Hamon est souligné par l’année de sa candidature avec les mêmes propriétés typographiques et de taille que celui du reste du logo. La ligne de force que forme les 3 premières lettres du nom du candidat dirige le regard vers la droite du logo, il était donc judicieux de justifier le texte à droite. En le lisant, le vide devant l’année nécessite de laisser un blanc, séparant ainsi phonétiquement les deux termes.
Le croisillon
En tête du logo on reconnait le croisillon, et non le signe dièse. A la base créé pour abréger la livre aux Etats-Unis, les américains le nomment « pound ». Il fut également utilisé pour abréger le mot « numéro » et nommé « number sign » ou « hash » en anglais. En France, la livre était notée lb et l’abréviation du mot « numéro » se faisait grâce au o en exposant après le N “ N° ”. Lorsque le croisillon arriva sur les claviers informatiques des Français, il fut vite amalgamé au symbole musical, le dièse.
Toujours est-il que depuis, on utilise le croisillon dans le domaine informatique, plus précisément dans la programmation. A l’apparition des IRC (Internet Relay Chat), le croisillon était utilisé pour préfixer le nom d’un canal de discussion permettant aux personnes souhaitant dialoguer en temps réel de s’y connecter à l’aide de la commande /JOIN #Nom_du_canal. Dans la culture IRC, les canaux de discussions sont généralement thématiques. En 2006, le réseau social Twitter est né. Ses utilisateurs venant des IRC reprennent ce principe d’attribution de thème à leurs messages. Un utilisateur, Stowe Boyd, propose alors de nommer cet élément, le hashtag. Twitter intègre l’idée et y associe des liens hypertextes qui lient et centralisent les tweets créant ainsi un flux de discussion consultable autour d’un même thème.
Conclusion
Le logo du candidat est donc un hashtag. Il se désigne comme le mot clef de cette campagne présidentielle.
Indirectement, il appelle les utilisateurs des réseaux sociaux à consulter le flux lié à sa campagne. Et les encourage, à leur tour, à communiquer entre eux autour de sa candidature.
Utilisant un symbole de communication très actuel, Benoît Hamon s’est résolument tourné vers les nouvelles technologies et le web pour une image jeune, dynamique et moderne.
Jean Lassalle — Résistons !
Difficile de trouver le logo du mouvement Résistons ! de Jean Lassalle. Lui qui aurait aimé porter une candidature sans parti, il préfère communiquer sur son site de candidat pendant sa campagne. Le site du parti étant introuvable.
Le nom du mouvement « Resistons ! » appelle à ne pas céder ou alors difficilement face à un opposant. Il invite à se tenir ferme contre quelque chose de puissant. Il est englobant, il nous inclut dans sa volonté. Il rassemble les Français sous son mouvement et place Jean Lassalle en leader de la lutte.
Structure générale
Le texte est entièrement en capitales romaines évoquant la puissance, la force du message. Dans une typo actuelle, sans empattement.
La différence d’épaisseur des caractères crée une forme d’échelle d’importance dans le logo. Le nom du mouvement est en gras, souligné en rouge et ponctué par un point d’exclamation. Le nom du candidat est en majuscules également mais avec sa typo plus maigre et utilisant la même ponctuation. Cela oblige Jean Lassalle à accumuler toutes les méthodes typographiques pour mettre plus en valeur le nom de son mouvement. Capitale, graisse, ponctuation et soulignage. Le résultat est excessif pour prendre l’ascendant sur le nom du candidat, présent néanmoins, indiquant que sans lui il n’y a pas de mouvement.
Le point d’exclamation attire le regard. Ici Jean Lassalle ne se contente pas du simple signe de ponctuation, il le place sur toute la hauteur du logo, un grand et large point d’exclamation enthousiaste et emotif, rouge éclatant, affirmant sa place dans la campagne présidentielle de 2017.
Les couleurs
On observe une majorité de bleu. Couleur de la droite réservée au texte. La 2e couleur présente est le rouge réservée aux signes de ponctuation, revendicateurs et insistant sur le message délivré.
L’emblème
Comme il n’y a pas d’emblème à son mouvement (hormis ce point d’exclamation qui s’impose comme tel tout seul) la version courte R! permet de l’utiliser sur des supports de communication sur lequel il est plus simple d’en avoir (diagrammes statistiques). Il s’agit du R du mouvement Resistons et de son fameux point d’exclamation remis à l’échelle de la lettre.
Il rappelle celui d’Alain Juppé dans son logo « AJ! Pour la France » qui avait un sens caché « Agis ! Pour la France » bien qu’un peu rude.
Ici le logo R! est moins impactant, bien que la forme le soit. Il n’a pas de sens caché et le point d’exclamation ressemble plus à celui de la chaîne comédie+ qu’à un emblème politique. Les trois couleurs du drapeau français sont présentes contrairement au logo entier, qui ajoute une note patriotique complète à l’ensemble.
Conclusion
Jean Lassalle avec son logo semble être un candidat très passionné qui souhaite faire entendre son message et témoigner.
Logo du candidat
Le logo de campagne de Jean Lassalle reprend une typo actuelle, simple, claire, sans empattement. Les lettres sont plus espacées, le logo prend plus de place et a une structure horizontale accentuée par le trait évoquant le calme et la rigueur. Il est entièrement en capitale et a une légère différence de graisse entre son prénom et son nom comme pour le logo du mouvement. Cela créé un léger déséquilibre qui n’est pas nécessaire. Si la volonté du candidat était de mettre en avant son nom autant ne pas inscrire son prénom.
Le tout est souligné d’un épais trait rouge pour mettre en valeur le candidat. Un peu trop épais, visuellement il aurait été préférable qu’il ait l’épaisseur du fût des caractères.
Les couleurs sont les mêmes mais dans un ton plus sombre. L’ensemble participe au style costume-cravate d’un choix graphique protocolaire qui glisse déjà le candidat dans les souliers de la fonction qu’il convoite.
Marine Le Pen — Front national
Bien que discret dans la campagne 2017 de Marine Le Pen, le logo du parti est bien celui du Front National.
Il est difficile de savoir quelle est la forme officielle du logo du FN car plusieurs versions sont mises en avant sur leurs plateformes de communication. La version qui semble la plus récente et qui est utilisée sur les réseaux sociaux depuis 2014 est une mise à jour du logo de 2004.
Les couleurs
Il y a une majorité de bleu, cohérent avec un parti de droite. Le drapeau tricolore est présent dans une forme subtile avec le blanc qu’on devine entre le bleu et le rouge de la flamme.
Le rouge, exprimant la révolution, est peu présent et semble être laissé aux logos de la gauche. Mais cette seule note de rouge aide le lecteur à lire la flamme très stylisée, très graphique du logo, qui rappelle bien la couleur du feu.
Structure générale
L’emblème prend plus de place qu’avant. Le nom du parti et son emblème prennent dorénavant autant de place visuellement l’un que l’autre. La structure générale forme un angle droit.
La typo utilisée pour le nom du parti est un choix plus judicieux que l’ancienne Arial de 2004.
La forme des épaules du r et du n ainsi que les panses du a, font échos à la forme du design de la flamme ce qui crée une belle harmonie entre l’emblème et la typo.
L’emblème
En 2004 l’emblème du FN est visuellement passé d’un feu ardent à la délicatesse d’une flamme. Le logo du FN commençait déjà à s’adoucir.
L’emblème de la flamme est là depuis le premier logo. Elle a été emprunté à celle du Mouvement social italien — Droite nationale (Movimento Sociale Italiano — Destra Nazionale MSI-DN) en 1972, lui-même inspiré des insignes du regimento ardidti, une unité de forces spéciales de l’armée royale pendant la première et seconde Guerre mondiale. La flamme est inspirée également des 3 flambeaux du rassemblement national populaire.
Le feu
Le feu est source de chaleur. Il a longtemps été la seule manière de se chauffer, de s’éclairer et de communiquer à distance.
Le feu est purificateur et régénérateur. Un feu de forêt ponctuel laisse derrière lui un sol fertile.
Le feu était utilisé pour les bûchers de condamnation qui étaient réservés principalement aux personnes condamnées pour hérésie ou sorcellerie.
Dans le christianisme, la flamme d’un cierge symbolise aussi l’Esprit Saint. Pour les buchers funéraires il est considéré comme véhicule du monde des vivants vers le monde des morts. Mais il est aussi lié aux flammes de l’enfer. En règle générale, le feu est très présent dans les religions.
C’est un symbole qui représente l’embrasement, l’agitation et l’exaltation d’une personne. Il correspond aux passions et à la colère. Le feu a un aspect destructeur, « mettre à feu et à sang ». Le feu dévorant des passions et le feu ravageur de la guerre.
Le feu a de nombreuses symboliques. L’utiliser pour l’emblème d’un parti politique n’est pas très rassurant et porte à confusion.
Logo de la candidate
Pour son logo de campagne, Marine Le Pen l’a dépouillé des attributs habituels du FN, le rendant plus neutre. Le prénom de la candidate est débarrassé de son nom de famille, encombrant.
Structure générale
Comme emblème du logo on trouve une rose bleue couchée à l’horizontale séparant le prénom de la candidate et le titre « présidente ». Le mot « présidente » associé au prénom de la candidate crée une assimilation subliminale qui s’inscrit dans les esprits. Le logo est une campagne présidentielle à lui seul. Néanmoins l’effet est beaucoup moins fort avec cette barrière créée par la rose. Historiquement la rose est le symbole du Parti Socialiste. Marine Le Pen se réapproprie une figure de la gauche mais la place entre elle et le mot « présidente », créant une séparation.
La rose et la lame
La rose est un symbole délicat, éphémère et fragile. La rose est couchée, soulignant Marine, à l’horizontale représentant le calme et la tranquillité.
C’est une fleur mais qui a des épines, on n’a pas affaire à une pâquerette. Bien qu’ici elle en soit dépourvue. Une rose sans épines ou bien avec une seule et longue épine, sa tige ? Pointue. Piquante. Cette tige rigide et droite de la rose ressemble à la lame d’une épée. Celle de Jeanne d’Arc ?
Marine avait confié, lors de l’émission “Une ambition intime”, qu’elle souhaiterait appeler Jeanne d’Arc si elle gagnait les élections de 2017 « pour lui dire qu’on va rendre son indépendance à la France pour la deuxième fois »
Jeanne d’Arc est un des symboles favoris du FN. Le parti s’approprie les deux Jeanne d’Arc. La Jeanne d’Arc de droite, symbole de la défense du pays contre l’envahisseur étranger, qui fait écho à leur politique d’immigration. Cette récupération compare donc l’individu quittant son pays à un envahisseur agressif. Le parti s’approprie également une Jeanne d’Arc de gauche, fille du peuple, ce qui convient bien à un parti qui veut représenter la voix du peuple.
Une lame si fine rappelle aussi le fleuret. Arme d’estoc, arme noble, car seuls ceux ayant les moyens avaient accès à l’éducation du maniement de l’épée.
Il y a plusieurs hypothèses sur l’étymologie du nom de l’arme et les Italiens et les Français s’en renvoient l’une d’elles. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, le nom fait référence à un bourgeon de fleur.*
Alliant l’épée et la fleur, le fleuret serait un bel emblème pour la campagne de Marine Le Pen.
Le fleuret fut pendant longtemps la seule arme d’escrime autorisée aux femmes.
Le maniement du fleuret a un caractère conventionnel qui porte sur la surface à atteindre et sur la manière de donner les coups. Ceux-ci doivent être portés alternativement par les adversaires selon un processus qu’on compare à une conversation entre deux individus, où chacun parle à son tour. Le fleuret est une arme très rapide demandant une bonne condition physique et mentale. Pendant la campagne présidentielle, les candidats sont souvent amenés à confronter leurs points de vue.
Les couleurs
Le logo est majoritairement bleu.
La rose est un camaïeu allant d’un bleu clair au bleu marine, pour les parties les plus sombres. Les pétales sont éclairés d’un aplat de blanc pur, contrastant avec le camaïeu subtil.
Il n’existe pas de rose bleu dans la nature. Pour obtenir une rose bleue on doit teindre une rose blanche. Il a fallu avoir recours à l’ingénierie génétique pour obtenir un rosier qui donne des fleurs bleues.
Dans le langage des fleurs, la rose bleue évoque le mystère, l’atteinte de l’impossible, la patience, l’espoir éternel.
Mais le bleu est surtout la couleur historique de la droite.
Le bleu de droite et la rose de gauche, Marine se place au-dessus des partis. Elle veut lutter contre les clivages en rassemblant les Français et en donnant un visage humain et rassurant de son parti, en effaçant tous les codes de l’extrême-droite de son logo de campagne.
Seulement le bleu utilisé pour son prénom est un bleu marine, plus sombre dans la teinte du bleu. Plus extrême que la droite. Et cette couleur reprend le nom de la candidate. Elle joue dessus, c’est très ingénieux. Elle inscrit sa marque « Bleu Marine » dans le temps. Comme pour dire « la droite mais selon moi ». Elle se distingue du FN et se libère de ses contraintes.
Le mot présidente est en gris. Détaché du reste du logo par sa couleur et par sa typo incise, plus rare dans son utilisation. Les incises sont historiquement des caractères gravés dans la pierre ou le métal. Ici le gris de “présidente” peut rappeler l’un des deux. La fonction gravée dans la pierre, intangible, rappelle que Marine Le Pen serait la première présidente française. Une présidente gravée dans le marbre.
Contrairement à “Présidente”, Marine est entièrement écrit en majuscule et en italique, imposante et dynamique. La typo utilisée est linéale, moderne.
Conclusion
Il y a plusieurs niveaux de lecture présents dans ce logo. Le résultat est trois éléments traités de manière très différente et créant une structure de trois parties distinctes.
L’italique et les majuscules linéales des lettres renvoient au dynamisme et à la force de la candidate. La rose étant illustrée très finement avec un mélange de couleur subtil, elle contraste et désharmonise l’ensemble.
L’ensemble est souvent dérivé avec son slogan de campagne « Au nom du peuple ». Marine continue de faire oublier l’image de son parti avec cette phrase issue de la révolution française et inscrite dans notre constitution.
Les codes du logo de son parti sont absents nous faisant oublier que c’est la candidate du Front National.
*Asterisque sur l’étymologie du fleuret En italien, le nom de l’arme est fioretto. Actuellement fioretto est le diminutif de fleur. La partie qui protégeait le bout de la lame pouvait être en cuir et formé un bouton de fleur (petite fleur), d’où viendrait le nom du fleuret en Italien. Les Français s’en seraient inspirés. Sauf que les italiens disent qu’ils se sont inspirés du mot français, fleuret, pour nommer cette arme dans leur langue.
Mais une autre définition de fleuret, plus ancienne, signifie « la meilleure partie de quelque chose», il fioretto della lana, del cotone. Fleur de laine, fleur de coton. Qui renvoie au fleuret de laine, français. Dans le dictionnaire de la langue françoise, ancienne et moderne: E — O, Volume 2, le fleuret est cette soie tirée du cocon produite par le ver.
Le ver attache son cocon aux branches d’un arbre, semblable à un bourgeon blanc de fleur. Il s’y épanouie pour en ressortir sous la forme d’un papillon. Le nom de l’arme viendrait alors du fleuret de laine, autrefois enroulée au bout de la lame pour éviter les blessures.
Emmanuel Macron — En marche !
Le nom du parti évoque le mouvement. Remettre le moteur en marche. Qui prend le départ, qui s’est mis en mouvement après une période d’immobilisme. On retrouve souvent cette locution dans les titres des journaux pour présenter une avancée dans un domaine, un renouveau en devenir ou la percée d’une nouvelle technologie.
Première version du logo
Le premier logo de En marche ! a certainement été dessiné par Emmanuel Macron en personne avec sa propre écriture à l’aide d’une tablette graphique. Quand on compare sa signature au logo, on remarque que l’écriture est la même ainsi que la pointe du pinceau numérique utilisée.
Lorsque l’on manuscrit soi-même une lettre, cela donne un gage d’identité fort d’authenticité et de proximité. Cela peut être transposé avec ce logo à dimension sociale.
Grâce à cela on peut s’essayer à une analyse récréative graphologique (car ces hypothèses sur l’écriture n’ont jamais été scientifiquement prouvées).
On remarque que la phrase a tendance à s’envoler au lieu de rester bien horizontale. Si on considère qu’Emmanuel est droitier cela peut indiquer l’optimisme et la confiance en soi. L’écriture est plutôt arrondie ce qui reflète une personne plutôt accueillante et affective. Les lettres sont liées entre elles. On peut interpréter une certaine continuité dans la pensée, dans l’activité, mais peut-être aussi un besoin de convaincre. L’inclinaison des traits d’écriture est faible avec des lettres tracées plutôt à la verticale. Emmanuel saurait maîtriser ses émotions. On aurait pu aller jusqu’à l’analyse de la pression car les stylets permettent de la transcrire mais je remarque aucune différence de ce type dans le trait, ce qui indique que cette caractéristique n’était pas activée.
Nouvelle version du logo
Le logo depuis a changé pour devenir plus impersonnel que l’ancien, plus conforme.
Structure générale
La typo utilisée est sans serif. Utiliser une font sans empâtements, donne plus d’autorité au message.
La typo est épaisse ce qui contraste avec le logo plus fluet d’avant et donne à l’exclamation « En marche ! » plus d’impact, plus d’autorité. Elle est plus affirmée. Elle accentue et renforce le sens des mots appuyée par la ponctuation du slogan. Les majuscules comparées à l’écriture manuscrite d’Emmanuel Macron ne sont pas excessivement plus hautes que les minuscules, au contraire. Elle utilise une chasse plus condensée, c’est-à-dire que la largeur du glyphe du caractère et de ses approches est plus étroite. Le tout donne un ensemble plutôt compact. En marche, mais ensemble.
Les épaules douces des caractères N, A, et H compensent la rigidité de la typo. Le message est clair, impactant et reste plus enthousiaste qu’autoritaire.
Elle utilise des linéales géométriques. Les sommets du M sont des triangles. Cela permet d’avoir une bonne homogénéité sous la hauteur d’x qui exclut les vides trop grands.
Les terminaisons du « c » et du « e » sont plutôt pointues, comme si le mouvement du poignet avait plus d’ampleur. Avec le style italique, cela donne du dynamisme et du mouvement à l’ensemble. Ce qui est bienvenu avec un nom qui encourage à l’action.
Le noir
Le logo est noir, impactant encore une fois mais très simple. Il n’y a ni motif, ni relief, ni icône. Il assure une lisibilité maximum.
Conclusion
Le travail de ce logo n’est pas très original, la fonte utilisée est la Gill sans std heavy italic. Il n’y a eu aucun changement de cette dernière pour la rendre unique. L’interlettre et le crénage sont les mêmes que celui de la font, les mots et le signe de ponctuation sont sur la même ligne. Seule la chasse a été diminuée pour rendre le tout plus compact que la typo de base. Le logo est dépouillé, simple.
Ce logo n’a pas eu besoin de faire des croquis sur une feuille pour poser ses idées. Il y a seulement eu une recherche de la typo. Il y a une grosse économie créative qui a été faite.
Emblème et logo de campagne, deux en un
La forme raccourcie du logo En Marche ! aux initiales du mouvement EM! est intéressante car elle rappelle les initiales d’Emmanuel Macron. Les initiales initient un mouvement, elles appellent les mots complets qui sont lus intuitivement. Que ce soit pour le nom du mouvement ou pour celui du candidat qui ont les mêmes initiales. Plutôt malin pour affirmer son identité.
Jean-Luc Mélenchon — La France insoumise
Pour La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, on a affaire à un logo complet en termes de sens, de recherches et de couleur.
L’emblème
L’emblème vient des initiales du mouvement de la France Insoumise : FI représenté par la lettre grecque φ (phi minuscule) par affection pour ceux qui nous ont appris la démocratie.
Phi φ représente aussi la philosophie. Pour lui qui a été étudiant dans cette discipline et l’abrégeait dans ses notes de cours par la lettre grecque, c’est un symbole qui représente une partie de son parcours. La philosophie vient du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse » ou « savoir »), signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». Avec cet argument, Jean-Luc Mélenchon raconte un peu de son histoire et se présente comme le candidat érudit de la campagne.
Ce symbole a été choisi parce qu’il est harmonieux. “Phi” φ en mathématiques note traditionnellement le nombre d’or, érigé en symbole d’harmonie en termes de proportion dans la nature et l’art. Jean-Luc Mélenchon extrapole en parlant de l’harmonie entre les êtres humains.
Ce logo représente aussi un six retourné, pour la VIe République qu’il veut instaurer. Un point fort de sa campagne qui vaut d’être représenté dans l’emblème de son mouvement.
On y voit aussi un bonhomme le poing levé symbole de courage, de lutte, de solidarité et de force. Le poing levé jalonne toute l’histoire des mouvements de gauche révolutionnaire du XXe siècle. On est dans un classique revisité.
Gilles Vergnon, maître de conférences habilité en histoire contemporaine, Sciences Po Lyon, en retrace la genèse ainsi:
«Au mitan des années trente, en Europe, le poing levé devient le signe d’appartenance par excellence de la gauche, surtout de la gauche antifasciste, qui s’oppose aux troupes du bras tendu.»
Rite « soldatique» à l’origine qui est devenu un rite de masse. C’est un mouvement de protestation. Jean-Luc Mélenchon se présente comme un candidat révolutionnaire. Le nom du parti vient appuyer cette idée de lutte et de solidarité avec cette phrase « La France insoumise ». La France qui ne se laisse pas faire, qui n’est pas docile, qui refuse d’obéir aux règles actuelles. C’est un message offensif.
Le logo est actuel par la typo utilisée. Une typo sans empattements donne plus d’autorité au message, renforcée par les majuscules et donne de la simplicité. Il est décomposé en deux parties. « La France » au-dessus et en dessous « Insoumise » comme pour nous donner une nouvelle définition de la France. Les deux parties sont aussi larges l’une que l’autre et créées ainsi le signe égal (=) qui renforce cette comparaison entre les deux parties du message.
Le symbole est dessiné avec souplesse et sans délié. Le cercle de la lettre est plus arrondi, plus courbé que dans la forme originale du glyphe grec comme pour la branche centrale. On reste dans un traitement contemporain et dynamique d’un symbole antique.
Les couleurs : Bleu ciel et ocre rouge.
Ici, le graphiste semble avoir utilisé les couleurs du drapeau français, avec le blanc lisible par transparence, en ayant pris quelques libertés. Ce n’est pas le même bleu que celui du drapeau français, ni le même rouge, ici il a actualisé la gamme de couleur ou il s’en est éloigné.
Un bleu clair et lumineux. Un bleu ciel de beau temps. Un rouge ocre, plus naturel, plus doux qui vient de la terre. C’est un paysage stylisé que nous présente le logo avec « La France » dans le ciel et « Insoumise » dans la terre.
Le symbole lui est entièrement rouge ocre, plus frappant, plus attirant pour l’œil. Il est relié ainsi au mot « insoumise » qui insiste encore sur le caractère révolutionnaire de l’emblème.
Conclusion
Jean-Luc Mélenchon inscrit un symbole en apparence simple et identifiable pour son mouvement citoyen. L’emblème du logo est un symbole avec de nombreuses interprétations. Riche. Il renvoie à de nombreuses idées qui caractérise le mouvement de la France Insoumise.
Avec cette nouvelle identité, Mélenchon fait peau neuve et se débarrasse d’une image trop agressive. C’est une réussite.
Logo du candidat
Jean-Luc Mélenchon dispose de son propre logo de campagne même s’il communique davantage avec celui de son mouvement. Il est d’ailleurs présent en bleu dans le logo de France Insoumise qui le place en seul leader de son mouvement.
Il est majoritairement rouge comme pour le logo de son mouvement. Jean-Luc Mélenchon est clairement de la gauche révolutionnaire. Il y place les initiales de son nom en minuscule, jlm, signe d’humilité. Suivies par l’année de sa candidature et du « point fr». Le logo de Jean-Luc Mélenchon n’est rien d’autre que son site de campagne électorale souligné nonchalamment, avec le bleu ciel, comme une signature. On notera le crénelage bien visible du trait qui jure et attriste nos cœurs de professionnel de l’image. Les initiales du candidat sont plus rapides à noter, l’adresse est facilement mémorisable.
Ce lien renvoi sur la page d’accueil présentant un formulaire pour soutenir et rester au courant des actions et du programme du candidat. Economique, il rassemble toutes les informations nécessaires de sa campagne en un lien, en un logo.
Conclusion de l’analyse des 15 logos des partis politiques et des candidats à la présidentielle 2017
Avec mon analyse des 15 logos des partis et des candidats, on en apprend beaucoup sur l’histoire et les intentions de chacun d’entre eux. Elle met en évidence un manque de soin dans la communication de certains, des maladresses mais encore des idées ingénieuses et subtiles de la part d’autres.
Dans le cas d’un parti politique, je vous conseille d’avoir un emblème, c’est important. C’est lui qui est le plus porteur de sens. Mais il faut bien faire attention à ne pas véhiculer des idées qui ne sont pas les vôtres. Ce travail de recherche doit être sérieux et poussé pour que votre logo soit aussi impactant et approprié que possible.
Chaque élément du logo est essentiel :
- Sa structure qui peut être dynamique ou rigide, géométrique ou chaotique, sage ou solide.
- Ses couleurs chargées de significations et influençant la perception.
- Le corps, le style, la graisse de sa police de caractère utilisée influent sur la force, la discrétion ou le dynamisme du message.
- Et enfin ses formes, douces, droites, piquantes.
Pour aller plus loin, je vous propose de m’envoyer votre logo et d’en faire une analyse pour vous aider à déterminer s’il dégage une image adaptée et positive de vous.
Dans le mail, faites une rapide présentation de votre projet et joignez vos supports de communication ou le lien de votre site, sans oublier votre logo actuel. Je ferai mon possible pour vous répondre rapidement.
Mail : contact@cjjcdesign.com
Merci pour votre lecture et bon dimanche 😉